Juste avant ses bouillons sur le site de La Chaussade, à Cosne, le grand bief (atterrissement) de la rivière le Nohain est actuellement débarrassé d’un gros volume de boues et végétaux, évacués dans la Loire. Une opération qui n’a pas été décidée à l’emporte-pièce.
Pour agir avant que la fenêtre de tir autorisée par la Police de l’eau se referme (avant fin février, dans une période sans frai où l’impact de rejets affectera peu la biologie du fleuve), il fallait une Loire dont le niveau suffit à ne pas augmenter sa turbidité. Ces conditions sont réunies et les sédiments du bief du Nohain qui avaient été analysés sains, peuvent être prélevés, faire le court voyage de l’affluent vers le fleuve grâce à la faucardeuse spécialement équipée de l’entreprise Faucardage du Centre, du Controis-en-Sologne (Loir-et-Cher), qui s’active depuis lundi, missionnée par la Ville.
Il ne suffisait pas de couper les plantes
Pas de cisailles au bout du bras mais une fraise et une pompe reliée à un tuyau, avec lesquels remuer, aspirer et faire s’écouler en Loire 2.000 m3 environ de sédiments, les plantes qu’ils fixent avec. Cela doit être fait d’ici dix jours.
L’entrepreneur affirme déjà que l’efficacité du curage ne sera « pas à 100 % ». Une perche enfoncée dans l’eau, en guide des amas à cibler, témoigne de la présence d’une couche de sable sous la vase, qu’il ne peut déplacer sans casser son matériel. Difficile donc de revoir le pavage du site à terme. Au moins sera éliminé une bonne part du « terreau » propice à la prolifération de plantes invasives.
« Pour entretenir une bonne aspiration, il faudra travailler avec l’effet chasse et la gestion des pelles, après. »
Yannis Bonnet (Maire-adjoint en charge de l’environnement)
Certains se sont demandés pourquoi autant de temps a été pris pour lancer ce nettoyage. Avancé qu’il suffisait de couper les tiges des plantes. Eh bien, la Ville a préféré monter un dossier plus conséquent pour voir comment s’attaquer plus profondément à la problématique, jusqu’aux racines. Quitte à intervenir, autant mettre le paquet. Et ce dossier n’a été bouclé que dernièrement avec le feu vert des autorités environnementales.
En plus de rendre praticable le parcours de slalom de canoë-kayak et de joutes du site, « on s’évite un faucardage régulier », note Yannis Bonnet, maire adjoint à l’environnement. Mais pour que ce dépôt ne se reproduise pas sur l’atterrissement, « pour entretenir une bonne aspiration, il faudra travailler avec l’effet chasse et la gestion des pelles, après ».
À suivreLors d’une réunion publique, mardi 13 février, à 18 heures, au Palais de Loire à Cosne, la Ville et la Communauté de communes Cœur de Loire présenteront l’étude opérationnelle qu’elle portent, ciblant la restauration de la continuité écologique du Nohain avec des scénarios d’aménagements de cinq sites (dont La Chaussade) qui feraient se passer de seuils, vannes et pelles. L’entretien du cours est indissociable du projet, la réunion sera aussi l’occasion de rappeler leurs droits et devoirs aux riverains, et d’essayer de coordonner les tâches.
Florent Maupas
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