Étymologiquement, « il y a un rapport entre curé et médecin ». Prosaïquement, le père Djengué l’incarne au quotidien. Un prêtre au travail qui cumule sacerdoce et métier, un double et réciproque engagement dans la société, « une manière d’être au service ».
Âgé de 36 ans, il en paraît bien moins. Son élixir de jeunesse, il le trouve dans la spiritualité et le moyen de vivre les valeurs de partage et de fraternité avec son prochain. Se répondent promesse d’incorporation et serment d’Hippocrate – qui demande de respecter toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. « On est au service de la communauté dans sa diversité », décrit-il.
Soigner tout l’homme
« J’ai passé ma thèse de médecin en 2015 et suis entré au séminaire à Orléans dans la foulée. » Ordonné prêtre en 2022 par Mgr Luc Crepy à Beauvais (Oise), où il a grandi, Aymeric Djengué a été installé curé de la paroisse de Saint-Jean-Eudes en Val de Loire en septembre 2024 par Mgr Grégoire Drouot, l’évêque de Nevers. « Je me suis engagé dans la prêtrise comme dans la médecine. Le Dieu chrétien prend soin des êtres humains. Prendre soin de l’homme, c’est accomplir sa mission dans la communauté qui nous est confiée, comme auprès des patients qui nous font confiance ».
Son supérieur provincial chez les Eudistes, le père Sylva Compagny, l’a d’ailleurs « envoyé en mission, à la fois comme curé et comme médecin. Ça dit quelque chose de notre spiritualité ».
« Je ne parle pas de l’Évangile en consultation. Je suis une personne, tout le temps prêtre et médecin. Je ne fais pas de séparation mais la part des choses. Il y a une unité de tout ça. »
Son énergie va à « soigner l’homme, l’humain, le malade, l’homme dans sa relation avec Dieu, tout l’homme dans sa globalité. Ça touche le monde de la foi, il suffit d’ouvrir l’Évangile pour voir que Jésus guérit beaucoup ». Mathieu (8:16-17) écrivait qu’« il guérit tous les malades […], il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies ». Pour ceux qui croient, il pardonne aussi les péchés, chasse les esprits malins, aide à supporter les épreuves, à porter sa croix. Avec des équivalences du lien corps-âme-esprit à ne pas dissoudre que l’on retrouve dans beaucoup de civilisations, religion ou pas.
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