Le Cosnois Patrick Bon avait disparu. Mais pour une bonne raison qui lui est propre : se montrer capable de prendre les chemins de Compostelle et sûrement s’y retrouver. Le périple a pris des proportions démesurées et… n’est pas fini.
La discrétion, l’humilité même ! Ce Cosnois a réalisé un exploit sportif et humain mais ne voulait pas en parler. Seuls ses proches savaient où il était passé durant plus de deux mois. Patrick Bon, plutôt habitué à tutoyer l’altitude, à grimper sur les échelles et échaudages, sur les toits de Cosne et des alentours, s’en était allé sur les chemins de France et quasiment de Navarre.
Demi-tour en arrivant à Saint-Jean-Pied-de-Port
Manquant d’assurance, il s’était lancé, à lui seul, ce défi de partir à l’aventure sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. « J’avais besoin de me prouver à moi-même que j’en étais capable. » Et pourtant des défis, dans son métier à risques, il en a relevé ! Mais, pour lui, sur la terre ferme c’est autre chose !
Cette passion de la marche l’a contaminé en 1990 quand, de Vézelay (déjà) il part, seul, sur les chemins morvandiaux et réalise le Tour des lacs du massif. Puis se succéderont tous les trois ans des expéditions pédestres au long cours sur les GR de l’Hexagone, les chemins de grande randonnée balisés en blanc et rouge : le GR 34 (chemin des douaniers), le tour de l’Oisans, des Pyrénées espagnoles, les Volcans d’Auvergne, entre autres.
« À pied on voit tout, les chevaux en liberté dans les Pyrénées resteront de magnifiques souvenirs. »
Patrick Bon
En retraite depuis un an, il s’est entraîné lors des sorties avec le club de randonnée de Saint-Père et avec un groupe d’amis. « À la fin de ma préparation je marchais 5 km par jour. » Fin prêt, au printemps il se lance à l’aventure !Les credentials, carnets de route avec les cachets de chaque étape. (Photo Le Régional de Cosne et du Charitois rédacteur)
De Vézelay, le 10 avril, il met le cap sur Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques), à 900 km de là, via l’itinéraire passant par Bourges. Si le départ est agréable, arrivent les longues traversées monotones des plaines berrichonnes. Délivrance, se profile la traversée de la Creuse aux paysages variés qui redonnent le moral.
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L’Espagne dans la chaleur, la prochaine fois ?
Hasard, notre Cosnois rencontre un Orléanais. Il va partager le chemin avec lui 15 jours durant, jusqu’en haut du col de Roncevaux. Les paysages se succèdent lui en mettant plein les yeux. « À pied on voit tout, les chevaux en liberté dans les Pyrénées resteront de magnifiques souvenirs. » Magnifiques, aussi, les chants des oiseaux, « c’est un autre monde » !
À Saint-Jean-Pied-de-Port le 18 mai, alors qu’il a déjà parcouru 901,7 km, dilemme pour notre courageux Cosnois : s’il continue, il devra affronter la chaleur sur les chemins espagnols, chaleur qu’il abhorre ! Pas un souci, il fait demi-tour et va remonter le chemin de Saint-Jacques par la voie du Puy-en-Velay, préfecture de la Haute-Loire qu’il atteindra le 14 juin au bout de 787 km de remontée…
« J’avais besoin de me prouver à moi-même que j’en étais capable. »
Patrick Bon
À cette occasion il croise de nombreux marcheurs, des pèlerins certes et toutes sortes de personnes, en moyenne de 60 à 65 ans, mais aussi quelques jeunes qui, finissant leurs études, réalisent ce rêve avant d’entrer dans la vie active. Quelques groupes mais beaucoup de personnes seules et ce Belge avec son âne qui marchait seul à côté de lui. « Ils étaient en fusion totale, s’attendant à tour de rôle. » La relation humaine est très forte, « les gens se confient mieux, écoutent l’autre, on voit les gens autrement. »Un bout de chemin avec un randonneur orléanais. (Photo D.R.)
Tout au long de son périple, Patrick n’a jamais douté sur le sens de sa quête. « On quitte le monde, on n’est plus au courant de rien, on s’oxygène le cerveau. » Jamais il n’a souffert d’ampoules, même le sac de 11,100 kg ne l’a pas gêné.
Il finit en pleine forme !
« J’avais pris une toile de tente. J’ai bivouaqué 6 nuits. Au bout de 3 semaines on s’habitue. » Il n’a pas non plus trop ressenti de fatigue, « à la fin je parcourais 35 à 37 km par jour ». Avec une belle carotte à l’arrivée, « la douche, le meilleur moment de la journée », journée qui débutait parfois à 6 h 30.Les jambes se reposent au bord du Nohain. (Photo Le Régional de Cosne et du Charitois rédacteur)
Patrick a fini en pleine forme au bout de 1.688 km devant la cathédrale du Puy, n’ayant « perdu que 3 kg ». Il a déjà des projets plein la tête, « ce serait dommage de ne pas en avoir ! Alors pourquoi pas les deux chemins espagnols malgré la chaleur ? » Il a le temps d’y réfléchir tout au long de ses marches locales…
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