Un mariage qui demande réflexion
Faute de pouvoir choisir la mariée idéale, la mariée ayant le plus d’affinités avec elle, la Communauté de communes Loire et Nohain (CCLN) a tenu à garder un minimum la main sur la fusion des intercommunalités, réforme entrant en vigueur en 2017. Réunis en conseil communautaire hier soir à Pougny, les élus de la CCLN ont décidé, à l’unanimité, de se prononcer sur l’union avec les deux Communautés de communes de Pouilly et Donzy, comme le propose l’État (*), seulement lorsque l’étude sur les conditions du rapprochement aura livré ses conclusions.
Raisonnant en bassin de vie, la CCLN souhaitait une fusion avec des communautés de communes correspondant au bassin de vie, Cher compris. « La préfecture du Cher les a dissuadés de venir nous rejoindre », explique Alain Dherbier, président de la CCLN. Le préfet de la Nièvre a donc proposé une union avec deux intercommunalités nivernaises.
« On ne tient pas compte de notre avis. C’est dommage, car on nous vend des trucs, et on n’a plus que le contraire de la proposition sur laquelle nous nous sommes accordés. » William Chartier, élu d’Annay, est déçu par l’orientation imposée. Alain Dherbier, le président, dit regretter la proposition prescrite par la préfecture. « Mais je crois que l’État est prêt à nous accorder une subvention pour l’étude », rassure le président. William Chartier insiste. « Nous avançons à petit pas. Mais l’État veut nous faire avancer à marche forcée. »
« Si on ne peut pas franchir les frontières départementales, il nous reste le Pouillyssois et le Donziais. Pouilly est riche avec ses vignobles. Donc il ne faut pas être trop difficile non plus », tempère Philippe Bourgeois, maire d’Alligny-Cosne.
La commune de Cosne n’a pas donné d’avis à l’État
Cosne n’a pas de conseil municipal d’ici le 15 décembre, date limite pour donner un avis sur le schéma. Qui ne dit mot consent aux yeux de l’État. Mais Michel Veneau, à la question d’Alain Dherbier lui demandant son avis, dit accepter le projet. « On vote ou pas, mais on adhère. » « Il est bien de voter, car il faut montrer aux services de l’État ce que l’on veut », insiste le président. Pour le premier édile de Neuvy, pas question de donner un avis sur le schéma sans les résultats de l’étude. C’est la même attente pour Danielle Roy, maire de La Celle-sur-Loire. « Il faut se regrouper. Mais dans notre conseil, nous avons voté en se disant qu’on attendait de voir les résultats de l’étude pour voir si chacune des trois communautés de communes apportait la même chose dans le panier. » Pour se marier, la CCLN consent. Mais pas sans voir les termes du contrat.
(*) Dans le cadre du Schéma Départemental de Coopération Intercommunale.
Jenny Pierre
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