Le 13 novembre 2019, l’ARS suspendait l’autorisation d’exercer la chirurgie à la clinique de Cosne. Une activité qui n’est plus pratiquée depuis cette date.
Il y a cinq ans, jour pour jour, un coup de tonnerre s’abattait sur l’activité sanitaire de Cosne-sur-Loire. L’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne Franche-Comté interdisait, pour une durée de six mois à la clinique du Nohain, de pratiquer la chirurgie.
Il était avancé « des manquements répétés à la sécurité des soins. » Une suspension temporaire qui est devenue définitive avec la fermeture de la clinique. Et ferme, car dans le nouvel hôpital, il n’est pas prévu de plateau chirurgical.
Pas de bloc chirurgical dans le nouvel hôpital
Dès le lendemain de cette annonce, les médecins et soignants pressentent une fermeture de la clinique, propriété du groupe Kapa. Ce qui aura lieu un mois plus tard avec la décision du tribunal de commerce de Nevers de prononcer sa liquidation totale. Si des repreneurs se montrent intéressés, les collectivités se réunissent, de leurs côtés, pour constituer une société d’économie mixte locale (SEML).
De longs mois de doute, d’attente, de latence, s’écoulent. L’espoir renaît lorsqu’un expert, missionné par le ministère de la Santé, préconise la construction d’un nouvel hôpital, mais sans bloc chirurgical. La venue de Jean Castex, le premier ministre de l’époque, met fin définitivement aux dernières spéculations, il y aura bien un nouvel hôpital. 27 millions d’euros seront débloqués pour cela. Un budget de l’État qui a bien être réduit de 4 millions d’euros sans la mobilisation des élus.
Futur hôpital de Cosne-sur-Loire : oui, il y a du retard mais « il va se faire ! »
« C’est le projet du siècle pour Cosne », annonce même Pierre Pribile, le directeur de l’ARS d’alors, qui prévoit des consultations externes avancées et spécialités, quatre places en hôpital de jour, trente lits en médecine tout comme en soins de suite et de réadaptation et en soins de longue durée, quatre lits aux urgences pour 13.500 passages annuels, une imagerie avec un scanner et une IRM, et un héliport. Mais toujours pas de chirurgie comme demandé sans relâche par les élus. Le lancement des travaux de ce nouvel hôpital, au sud de Cosne, rue du colonel Rabier, à proximité de la chaufferie, doit avoir lieu au cours du troisième trimestre 2023, avec une inauguration pour la fin de l’année 2025.
Fin 2022, le projet présenté par Groupe 6 s’élevait à 31.290.213 € soit 4 millions de plus que l’enveloppe du Segur. Un surcoût qui était justifié par le maire, Daniel Gillonnier, par l’inflation. Au début 2024, plusieurs lots sont revenus infructueux avec un coût supérieur de 15 % sur les estimations. Il est alors annoncé que des économies sur l’aspect extérieur et les abords par exemple et non sur l’outil de travail des soignants seront réalisées pour respecter le plan de financement de 32 millions d’euros (27 millions d’euros du Segur et un emprunt de 5 millions d’euros de l’hôpital). Les marchés ont été relancés, avant l’été, mais Perrine Goulet, députée, sait que « deux appels d’offres sont encore en négociation. »
Tous nos articles sur le nouvel hôpital de Cosne
Même si pour la parlementaire, « l’hôpital a la capacité de faire un prêt », elle attend de connaître le coût final pour « demander une rallonge. C’est difficile de négocier dans le vide, mais j’en ai déjà parlé à la nouvelle ministre de la santé. » L’élue assure que « le crédit accordé dans le cadre du Ségur ne sera pas remis en cause malgré les restrictions budgétaires. »
Même s’il y a du retard, l’hôpital va bien se faire
L’ARS annonce à la pose de la première pierre pour la fin de l’année et au plus tard au premier trimestre 2025.
La députée regrette toujours comme les soignants l’absence de bloc chirurgical. « C’est dommage pour la population », ne peut que constater une soignante. « Les patients doivent aller à Nevers, Gien, Bourges pour se faire opérer. »
Une aide-soignante de l’hôpital, ex-employée de la clinique, estime que « nous sommes moins perdants que les patients, car nous avons retrouvé du travail ». Des infirmières ont créé leur cabinet. La majorité des soignants du bloc opératoire exerce désormais à Gien. D’autres employés ont bénéficié de formations.
Quelques dates clés de ces cinq dernières années
Retour sur les dates importantes qui ont suivi l’annonce de la suspension de la chirurgie à la clinique du Nohain à Cosne.
Le 12 novembre 2019
L’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne Franche-Comté, dans un communiqué de presse, annonce suspendre pour six mois l’activité de chirurgie à la clinique du Nohain. Le samedi 16 novembre, 1.500 personnes descendent dans les rues pour protester contre la fermeture de la clinique. S’ensuivra une deuxième mobilisation, le samedi 23 novembre, réunissant 2.200 manifestants.
Le 18 novembre 2019
La clinique du Nohain est placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nevers. Quelques jours plus tard, il est annoncé que des soupçons d’abus de biens sociaux pèsent sur les propriétaires du groupe Kapa santé, qui détiennent l’établissement.
Le 18 décembre 2019
Le tribunal de commerce de Nevers prononce la liquidation totale sans poursuite de l’activité de la clinique, avec effet immédiat.
Le 30 mars 2020
Le scanner, qui ne fonctionnait plus depuis la fin de l’année, est remis en service pour les patients des urgences suite à une réquisition en pleine crise du Covid.
Le 2 octobre 2020
Quelques jours après la vente aux enchères du matériel et du mobilier de la clinique, les 15 et 16 septembre, l’ARS autorise le centre hospitalier à « faire fonctionner un scanner et une IRM à Cosne ».
Le 9 mars 2021
Jean Castex, alors Premier ministre vient à Cosne-sur-Loire, pour annoncer un plan de relance de l’investissement dans la santé de 19 milliards d’euros dont 45 millions pour le territoire.
Août 2021
Le scanner du centre hospitalier de Cosne ouvre à la patientèle extérieure de l’hôpital. Les premières consultations sont réalisées avec le matériel de Kapa santé en attendant celui de l’établissement. Il sera opérationnel à compte du 23 novembre 2021, sur le site du pôle de santé.
Le 12 octobre 2022
L’esquisse du futur hôpital, qui prend la forme d’un H, est par présentée le Groupe 6 avec au rez-de-chaussée, l’unité d’hospitalisation ambulatoire et l’imagerie à droite, les consultations à gauche et les urgences au fond avec une unité de médecine. À l’étage : deux unités : les services de soins de suite et de réadaptation (SSR) et l’unité de soins de longue durée (USLD). L’administration se situera au dernier niveau et la logistique au sous-sol.
Le 4 juillet 2023
Le tribunal correctionnel de Nevers a jugé coupable d’abus de biens sociaux et condamné à un an de prison avec sursis et 150.000 € d’amende l’un des deux dirigeants de Kapa santé. Le plus jeune a été relaxé.
Automne 2024
Un partenariat est en train de se mettre en place entre le centre d’imagerie médicale Imega et le centre hospitalier pour l’imagerie en attendant l’ouverture du nouvel hopital.
Pour tout savoir de l’actualité cosnoise : inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter Au Cœur de Cosne !
Mathilde Thomas
Pour vous tenir au fait, cet article à propos du thème « Loire-Nohain », vous est fourni par cc-loire-nohain.fr. Le but de cc-loire-nohain.fr est de parler de Loire-Nohain dans la transparence la plus absolue en vous procurant la connaissance de tout ce qui est en lien avec ce thème sur la toile La chronique se veut générée de la manière la plus complète que possible. Pour toute remarque sur ce sujet concernant le sujet « Loire-Nohain » merci de contacter les contacts indiqués sur notre site internet. Il y a de prévu de multiples articles autour du sujet « Loire-Nohain » prochainement, nous vous invitons à consulter notre site web à plusieurs reprises.