Les communes de Cosne et Saint-Père continuent à glorifier les membres du Maquis Péguy torturés et fusillés par les nazis il y a 80 ans.
La commémoration du 80e anniversaire du sacrifice des martyrs du Maquis Péguy a été organisée samedi et non pas dimanche (élection oblige), conjointement par les municipalités de Cosne, Saint-Père et par le Comité d’entente des anciens combattants et victimes de guerre de Cosne et ses environs.
Bien suivie, la cérémonie s’est déroulée en deux temps orchestrés par une délégation de l’Harmonie de Cosne et en présence notamment des membres du Ruquet Mémory Club venus avec leurs véhicules militaires d’époque.
Un maquis né à Entrains et La Chapelle-Saint-André
Rendez-vous a d’abord été donné à Cosne, au square du Souvenir des Fusillés, à quelques mètres de l’ancienne caserne Binot, où étaient tombés sous les balles de l’occupant, le 5 juillet 1944, à 4 heures, les onze jeunes résistants d’un maquis né dans les bois d’Entrains-sur-Nohain.
Peu après, une cérémonie similaire a été organisée à Saint-Père. Au monument dédié aux victimes du nazisme de l’arrondissement de Cosne sur la colline près du stade, là où avaient été jetés pêle-mêle leurs corps dans le trou creusé par une bombe qu’avait larguée un avion en détresse.
Devoir de réserve oblige, pas de représentant de l’État, quelques officiels (sénatrice, conseiller régional et les deux conseillers départementaux) et peu de prises de parole. À Cosne, Gilbert Lienhard, 1er adjoint, a évoqué l’histoire du maquis. À Saint-Père, la maire Jocelyne Vernaux a retracé l’histoire du monument.
Une douloureuse page d’histoire
Héros de la Résistance. Le maquis Péguy fut décimé entre le 4 et le 8 juillet 1944 au cours de trois affrontements avec les Nazis. 24 maquisards perdirent la vie, tués au combat ou fusillés. Ce maquis était cantonné au « Moulin de Chappe » sur la commune de Menou.
Le 4 juillet 1944 à 9 h 30, un de ses détachements de cinq hommes se présenta à la perception de Cosne pour une simple opération de réquisition. Le percepteur de Cosne qui était un ancien de 14-18 et patriote prétexta que la clé du coffre était en réparation et entraîna le groupe un peu naïf chez le serrurier. Un témoin prévint le commissariat de police. Le préfet et un groupe de miliciens se trouvaient malheureusement présents lors du coup de téléphone. Les miliciens partirent en chasse des résistants et les attaquèrent, deux furent capturés et fusillés le lendemain à la caserne de Cosne.
La commémoration s’est prolongée à Saint-Père, autour du monument érigé en l’honneur des victimes du nazisme de l’arrondissement, là où les corps des maquisards avaient été jetés. (Photo Le Régional de Cosne et du Charitois rédacteur).
À 16 heures, les Allemands attaquèrent en force le Moulin de Chappe. Trois maquisards furent tués. Neuf autres furent faits prisonniers et fusillés le lendemain d’une balle de pistolet. Leurs corps furent emmenés à Saint-Père et jetés dans l’excavation qu’avait creusée une bombe lâchée par un avion allemand en perdition. Ils furent exhumés le 18 septembre et leurs funérailles célébrées le 21 septembre 1944.
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